- Depuis au moins 1678 et jusqu’en 1861, ce sont les Poncharral (ou Poncharail) de Pouliac (ou Pouillac) qui sont les possesseurs de Bellevue. Ils habitent le château. De nombreux actes de mariages, naissance, décès, baux de métairies, échanges ou transactions avec les seigneurs voisins en font foi.
Avant réconstruction en 1905
- En 1717, Jean-Baptiste de Poncharail de Pouillac, chevalier, seigneur de Bellevue, Saint-Avy, Bazac en partie, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France dans la province de Saintonge, demeure en son château de Bellevue.
- En 1744, Louis ou Daniel-Louis prêtera les mêmes titres ainsi que son fils Jean-Baptiste.
- En 1789, Eutrope Louis Alexandre de Poncharral, marquis de Pouillac, né à Saintes en 1752, et fils de Jean-Baptiste, ancien officier du régiment des Flandres est convoqué à Saintes à l’assemblée générale de la noblesse pour son fief de Bellevue. Il n’émigra pas.
- En 1791, une troupe de paysans de Rioux-Martin encouragés par leur maire et armés de pioches, haches, tranches, se rendirent au château de Bellevue pour demander le remboursement d’une rente de 45 livres, d’après eux indûment payée puisque les droits seigneuriaux avaient été abolis le 4 août 1789. Ils se contentèrent de festoyer copieusement, aux frais du ci-devant seigneur et marquis de Pouillad et continuèrent la fête chez le cabaretier, toujours aux dépends du même susdit seigneur. Celui-ci devenu, après la révolution, Eutrope Pontcharaille, cultivateur, séparé de sa femme en 1809, menant joyeuse vie, eut vite fait de dilapider sa fortune. Il meurt en 1831 et est inhumé dans l’église de Saint-Avit. Ses deux fils finiront misérablement. Le château reviendra aux Juglar de la Grange, Guillaume ex-garde du corps to roi et fils d’officier, ayant épousé en 1818 Jeanne, Marguerite, Denise de Pontcharral, fille d’Eutrope. Il décèdera à Bellevue en 1851.
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Carte postal
En 1860, le château est venue à M. Paulin de Lamballerie dont l’héritière le céda, en 1905, à M. Luger de Montmoreau (qui le fit reconstruire) et à sa fille Jeanne Lydie, épouse de M. le compte Jacques d’Aubigny et plus tard du commandant Payet.
De l’ancienne constructions, beaucoup plus étendue que le château actuel, il ne reste que le portail fortifié, couronné de mâchicoulis. Encore a-t-il été restauré, probablement au début du XXe siècle, car la pierre calcaire locale, utilisé pour réaliser les arcs en plain cintre de la porte cochère et de la porte piétonne, résiste mal aux intempéries. Et la date de 1610 qu’on peut lire sur la clef de la voûte de la porte cochère n’est que la reproduction – exacte, parait-il – de celle inscrite par le constructeur. Autrefois, ce portail, si l’on se réfère au plan de 1835, était compris dans un vaste bâtiment. De chaque côté, une meurtrière en défendait l’accès. Le château primitif et ces dépendances furent entièrement démolis (sauf le portail) en 1905. Mais une carte postale et une peinture nous en restituent l’aspect extérieur.

Carte postal
C’est Monsieur Auger de Montmoreau qui, en 1905, fait construire le château actuel à la place exacte de l’ancien et dans le même style, avec les deux tourelles; mais la tour carrée a été placée à l’intérieur du corps de logis principal, en légère saillie sur la face ouest. Les toitures sont couvertes d’ardoises, selon la mode de l’époque.
O.F. & M.K.
Bibl.: David (L.), La fin d’une famille noble au XIXe siècle. Les de Poncharral de Pouillac. – AD Charente 2E 1919,2 E2043.